Bien des gens diront que certains prêteurs sont des prêteurs usuraires, car ils prêtent pour une hypothèque à des taux de 12, 16 et 22 % d’intérêt en plus des frais qui peuvent représenter jusqu’à 5 % du montant de l’emprunt.

Légalement, un prêt est dans les normes quand ce dernier est à moins de 59,9 % d’intérêt annuel. Aussi, quand vous voyez 2 % mensuel, comprenez que le 2 % est multiplié par 12 et que le résultat n’est pas 24 %, mais plus ou moins 30 % puisqu’il s’agit d’un taux d’intérêt composé. D’ailleurs, sachez qu’au Québec, faire un prêt à plus de 30 % n’est criminellement illégal, mais c’est cependant puni par le tribunal civil.

Pourquoi payer un prêt hypothécaire à 15 % quand la caisse du coin m’offre 2,80 %?

Tout est une question de risque. Un prêteur, peu importe lequel, n’a pas l’obligation de vous prêter, il en va de l’offre et de la demande. Plus il y a de mauvaises créances, plus les banques reconnues prêteront à risque sans toutefois dépasser un certain niveau et plus les prêteurs alternatifs feront des taux à moins de 10 %. À l’inverse, quand l’économie roule, les gens ont plus de liquidité et ne devraient pas se retrouver dans des situations difficiles. C’est à ce moment que les banques reconnues resserreront leur politique d’emprunt et que les prêteurs alternatifs augmenteront leur taux : encore une fois, c’est simplement la loi de l’offre et de la demande.

Dans un prochain article, nous parlerons du risque relié à l’emprunteur, c’est-à-dire vous, et du taux d’intérêt. Mais pour le besoin de cet article, nous irons au plus simple : le risque se calcule selon trois approches :

  • Vos antécédents de crédit
  • Vos revenus, donc votre capacité à rembourser la dette mensuellement
  • L’immeuble lui-même

Idéalement, un prêteur alternatif prend un risque relié uniquement à l’immeuble. Mais, considérant que la plupart du temps les gens n’ont pas le 50 % d’équité nécessaire pour que le risque soit acceptable pour le prêteur, il vérifiera aussi vos antécédents et la capacité que vous avez à rembourser au moins les intérêts du prêt.

De bons et de mauvais prêteurs alternatifs…

Resteriez-vous avec une dette de plus de 100 000 $ à un taux de 15 % annuellement ? Non.

Alors, pourquoi le prêteur vous invite-t-il à y rester? Ce n’est pas pour vous rendre service, c’est certain, mais pour pouvoir faire une reprise d’immeuble en temps et lieu.

Un prêteur alternatif qui vous respecte vous demandera un plan de sortie, un budget et peut-être même l’accompagnement d’une entreprise indépendante pour vous aider à refaire votre crédit dans l’optique de pouvoir retourner chez un prêteur de catégorie A rapidement. Évidemment, vous demeurez avec la grande portion des responsabilités si votre situation se détériore ou si vous n’avez aucune discipline. Dans ce cas, le prêteur alternatif reprendra tout simplement la maison et vous aurez étiré la sauce pour quelques mois. Rappelez-vous que la balle est dans votre camp!

Pour trouver un prêteur alternatif respectueux, je vous invite à contacter un courtier hypothécaire. Dites-vous que le frais que vous paierez au prêteur inclus les frais au courtier et que le prêteur alternatif vous facturera tout de même ces frais, qu’il y ait ou non de courtier au dossier. Travailler avec un expert indépendant non affilié au prêteur vous permettra de prendre une décision plus éclairé. Et n’oubliez pas de demander plus d’une solution à votre courtier afin de pouvoir évaluer toutes les options possibles.

 

Simon Perras

Courtier Hypothécaire pour Dominion FinAcces Hypothèque