La Banque du Canada a indiqué récemment que les prêts hypothécaires amortis sur une période de 30 ans sont de plus en plus populaires au Canada.

La Revue du système financier de la banque centrale, publiée en juin, indique que la proportion des prêts de plus de 25 ans, parmi l’ensemble des emprunts hypothécaires non assurés, est passée de 42 % à 46 %, de 2014 à 2015.
Un autre rapport, réalisé par les Professionnels hypothécaires du Canada, indique que 24 % des hypothèques contractées en 2014 et 2015 sont amorties sur plus de 25 ans. Le phénomène toucherait particulièrement les régions de Vancouver et Toronto, où le marché immobilier est excessivement vigoureux.

Au Québec, des emprunteurs ont aussi recours à l’amortissement de 30 ans, même si les prix sont moins élevés. Mais les emprunts à long terme sont moins fréquents, selon les prêteurs.
Une hypothèque amortie sur une période de 30 ans, plutôt que 25 ans, permet de réduire les paiements ou d’acheter une propriété d’une plus grande valeur. Toutefois, les cinq années supplémentaires d’amortissement représentent des milliers de dollars pour les emprunteurs.

Exemple

Faisons l’exercice avec une propriété de 285 000 $, le prix médian d’une maison unifamiliale dans la grande région de Montréal, à la fin du premier trimestre de 2016. La mise de fonds doit atteindre au moins 20 % (57 000 $) du prix de la résidence pour que le prêteur accorde un amortissement de plus de 25 ans. Il s’agit d’une règle de la SCHL.

Pour payer la maison en 30 ans, les propriétaires devront faire des versements mensuels de 959 $, avec un taux hypothécaire fixe de 3 %. Au terme de la période d’amortissement de 360 mois, un peu plus de 117 000 $ d’intérêts auront été payés, soit 41 % du coût de l’achat.

Une économie de 21 300 $

En payant la même propriété sur une période de 25 ans, les mensualités à débourser se chiffrent à 1079 $. À la fin de l’amortissement de 300 mois, les propriétaires auront payé des intérêts totalisant 95 700 $, seulement 33,5 % du prix de la maison à l’achat.

En optant pour l’amortissement de 25 ans, l’acheteur épargne 21 300 $ en intérêts. Toutefois, pour s’offrir une telle économie, il doit être prêt ou en mesure de débourser 120 $ de plus tous les mois.

Les mêmes principes s’appliquent pour une propriété dont le prix est plus onéreux. Plus la période d’amortissement est longue, plus les intérêts à verser pendant la durée de l’emprunt sont élevés. Quant à la mensualité, plus la période d’amortissement est longue, moins elle est importante.

Il est possible de rembourser son emprunt plus rapidement, qu’il soit amorti sur 25 ou 30 ans, en faisant des versements hebdomadaires ou aux deux semaines. L’hypothèque de la résidence de 285 000 $, amortie sur 25 ans, mais remboursée à la semaine accélérée, coûtera à peine 84 000 $ d’intérêts.

En plus, l’emprunt sera payé en seulement 22 ans. Cette approche semble plaire à de nombreux Québécois, car une famille sur deux rembourse son prêt en moins de 20 ans, selon une étude de l’Institut de la statistique du Québec, publiée en février.
EN RÉSUMÉ

Source : http://www.journaldemontreal.com/2016/07/06/pour-ou-contre-lhypotheque-de-30-ans
CARL RENAUD Mercredi, 6 juillet 2016 20:29 MISE à JOUR Mercredi, 6 juillet 2016 20:29