TORONTO | Au cours de la dernière année, les Québécois ont augmenté davantage leur dette à la consommation que leurs concitoyens albertains aux prises avec une récession. Les Québécois ont aussi de plus en plus de difficulté à joindre les deux bouts, comme le démontre la hausse du nombre de comptes en souffrance, selon les données compilées par l’agence de crédit TransUnion.

«Les gens ne font pas de budget, ils veulent tout tout de suite», a indiqué Marc Lafreniere, associé chez Raymond Chabot Grant Thornton, en entrevue téléphonique.

Selon lui, une des raisons de cette augmentation de l’endettement est que les Québécois s’adonnent de plus en plus au péché de la consommation impulsive.

«Les gens devraient économiser avant de s’acheter un bien, au lieu de se le procurer à crédit », a-t-il dit. Il a aussi déploré la mauvaise habitude des Québécois de ne pas considérer le prix d’un bien, mais seulement le paiement mensuel que présente un achat.

«Vous seriez surpris de savoir combien de gens n’ont aucune idée de combien coûte leur voiture», dit-il.

Le Québec se démarque. La dette non hypothécaire des Québécois a progressé de 3,83 % au deuxième trimestre, par rapport au trimestre correspondant l’an dernier. En comparaison, la dette équivalente des Albertains n’a augmenté que de 1,37 %.
La hausse de la dette non hypothécaire des Ontariens est proche de celle des Québécois, à 3,12 %, alors que celle des habitants de la Colombie-Britannique est de 1,95 %.

Dans l’ensemble du Canada, l’augmentation est de 2,89 %.

En dépit de la progression plus forte au Québec que la moyenne nationale, la dette à la consommation des Québécois demeure toutefois la plus faible des quatre provinces à l’étude, à 17 809 $. Au Canada, elle s’élève à 21 580 $.

Parmi les six grandes villes canadiennes (Montréal, Ottawa, Toronto, Calgary, Edmonton, Vancouver), les citoyens de Montréal sont ceux dont la dette est la plus basse, à 15 956 $, en progression de 2,91 % d’une année à l’autre.

Le taux de défaillance en hausse
Autre signe de la détérioration des finances personnelles des Québécois, le nombre de comptes en souffrance de plus de 90 jours atteint maintenant 2,12 %, ce qui représente une augmentation de 5,33 % sur l’an dernier.

Dans l’ensemble du pays, l’accroissement du taux de défaillance est de 3,59 %, rapporte TransUnion.
Les cartes de crédit des banques sont le type de dettes dont les paiements en souffrance ont augmenté le plus, soit de 14,09 %.

 

Source : http://www.journaldemontreal.com/2016/08/10/les-quebecois-accusent-la-plus-forte-hausse-de-la-dette-a-la-consommation-1